Déchets des cimetières : diagnostic et valorisation sur Villeurbanne
31/07/2024 |
Compostage en cimetière
Déchets verts
Par Annie Gauthier de Compost'elles
Dans le cadre de ses actions pour la réduction des déchets, la ville de Villeurbanne s’est interrogée sur l’opportunité de composter les déchets verts au sein de ses 2 cimetières. La ville a sollicité Compost’elles et Eisenia pour réaliser conjointement un diagnostic déchets.
Le contexte
Les 2 cimetières de Villeurbanne occupent une surface totale de 22 hectares et incluent 22 000 sépultures.
Une réunion de cadrage avec les dirigeants et techniciens des cimetières a permis de se mettre d’accord sur le nombre de bacs roulants à qualifier, les catégories de déchets à trier, le nombre de séances de pesées et la période idéale pour ces dernières.
Nos équipes (2 à 4 personnes) ont ainsi caractérisé 26 des 39 poubelles -bacs roulants de 660 l- réparties sur les deux cimetières, sur deux périodes : juste avant et juste après la Toussaint 2023.
Les quantités
Au total, les bacs pesés contenaient 1 490 kg de déchets (soit 57 kg par bac en moyenne).
Alors que nous pensions trouver beaucoup de déchets à composter, nous avons observé une présence importante des autres types de déchets. Cependant le « tout venant » représentait seulement 10 % en moyenne du contenu des poubelles.
Déchets potentiellement valorisables :
• Terre et terreau avec cailloux et racines => entre 22 % et 54 %
Plantes vivantes (avec terre) => entre 7 % et 11 %
Fleurs ou plantes coupées => entre 3 % et 22 %
Fleurs et plantes en plastique, objets décoratifs => entre 20 % et 36 % (1)
Pots en plastique, métal ou terre => jusqu’à 3 % (2)
(1) certaines fleurs ou plantes en plastique sont très lourdes car ancrées sur un socle lesté pour résister au vent
(2) la plupart en plastique donc très légers, mais nombreux et souvent en bon état
Nos préconisations
Nous avons proposé des solutions alternatives dédiées à chaque catégorie de déchets (hors « tout venant »), afin de diminuer la quantité des déchets collectés, et donc de réaliser des économies en réduisant le nombre de bacs roulants, leur taille, et/ou la fréquence du ramassage.
Ainsi, nous avons suggéré à la ville de déployer progressivement des modules de tri à l'attention des visiteurs, en commençant par les endroits où le passage est le plus fréquent. Ces modules permettraient de récupérer séparément la terre/terreau, les plantes encore vivantes et les pots vides, voire les fleurs artificielles pas trop défraîchies. Sous forme de présentoir, ces modules inviteraient aussi les visiteurs à se servir. Quant aux plantes mortes, trop sèches pour être compostées, nous avons proposé de les valoriser en haies sèches que les usagers pourraient alimenter eux-mêmes.
Installation des modules de tri
Nous avons travaillé conjointement avec la ville et pour la conception des modules qui se voulaient à la fois pratiques d’utilisation pour les visiteurs et les agents, esthétiques et acceptables dans ces lieux de recueillement. Les services techniques les ont ensuite fabriqués... et, au printemps 2024, ont installé les cinq premiers modules avec leur signalétique : 3 au Cimetière nouveau et 2 au cimetière ancien. La haie sèche est intégrée au module, sous forme de casier allongé avec une porte qui facilitera le vidage de la matière par les agents. Dès leur installation, ces modules ont été utilisés par les visiteurs : « Les choses ont l'air de se faire naturellement, les usagers ‘jouent le jeu’ » commente notre contact à la ville. Nous espérons que d'autres modules vont compléter les premiers dans les deux cimetières de la ville, qu'ils seront mis en valeur à l'occasion de l'édition 2025 du Printemps des Cimetières... et qu'ils inspireront d'autres communes !
Aiguilles et pommes de pain
Une autre source de biodéchets de ces cimetières, arborés d'immenses pins, sont les aiguilles et pommes ratissées régulièrement par les agents de la ville. Une solution de valorisation plus locale que celle en place -enlèvement régulier d'une benne par un prestataire externe, puis compostage en plateforme industrielle dans l’Ain - est encore à l'étude. Si votre collectivité a trouvé une solution de valorisation de proximité pour ce déchet vert spécifique, n'hésitez pas à nous contacter (contact@compostelles.fr)